x Le passager clandestin [Saphir et Donuts x)]

x L e P a s s a g e r C l a n d e s t i n

« Va toujours par le chemin le plus court, et le plus court est le chemin tracé par la nature. »

[Marc-Aurèle]

J'ai secoué la tête, pas particulièrement sûr de ce qui venait de m'arriver.

A vrai dire, ma journée avait commencé normalement. Je m'étais réveillé comme toujours sur les branches basses d'un petit saule, mon arbre préféré, et j'étais parti à la chasse aux insectes. C'est bien plus goûtu que l'on pense, ça, les insectes. Et puis, étant donné ma taille, puisque j'étais encore un jeune chaton, je pouvais difficilement me lancer dans la chasse aux proies qui m'atteignent les épaules. J'ai beau être téméraire, je n'en suis pas suicidaire pour autant.

Bref.

J'avais repéré une très appétissante libellule, mais qui ne semblait pas disposée à rester tranquille pendant que je la croque gentiment. Elle s'est mise à voleter au milieu d'un nuage de moustiques, comme pour me faire enrager. Et le pire, c'est que ça a marché. J'ai commencé sautiller sur place, la fixant de mes grands yeux bleus, croyant qu'à force de la dévisager elle finirait par succomber à mon charme. Ou pas. M'enfin bon !

L'ennui, c'est que je n'avais pas remarqué que j'avais débuté ma chasse près d'un petit ravin qui donnait droit sur une rivière. Une frontière, qui plus est. A vrai dire, je n'en ai rien à faire qu'il s'agisse d'une limite de territoire, c'est plutôt la partie « mouillée » qui m'inquiète le plus. Quoi qu'il en soit, malin comme je suis, j'ai exécuté le saut de trop : chute magistrale jusqu'en bas.

Avant même que je puisse réagir, je me suis retrouvé en équilibre sur un gros morceau d'écorce qui flottait et qui a eu la bonne idée de me sauver d'un bain forcé. Terrifié je me suis mis à pousser des cris de chaton peureux, et croyez-moi, je n'en suis pas particulièrement fier.

La croisière ne m'a vraiment pas plu. Heureusement, c'était un bras de rivière assez calme dans son ensemble, donc je ne risquais pas grand-chose. Je me suis uniquement arrêté de hurler au moment où le morceau d'écorce a heurté une roche et s'est encastré dans un passage bloqué par la vase et les pierres. Pour me retrouver expédié dans une cuvette pleine d'eau.

Magnifique.

J'ai quand même réussi à me trainer jusque sur la berge, crachotant à chaque pas, soudain métamorphosé en rat puisque le liquide froid avait plaqué ma si belle fourrure grise et blanche contre ma peau frigorifiée. Heureusement pour moi, le soleil dardait généralement ses rayons ce jour-là, et j'ai décidé de me promener en attendant que ma fourrure sèche, toussant un peu pour évacuer le reste d'eau présent dans mes poumons.

Je ne savais pas que je n'étais plus en territoire libre.

Et encore moins que je n'étais pas seul.

"Si l'espoir était trouvable dans le peu de lumière qui erre dans notre coeur. Alors tout le monde serait heureux et libre. Mais la vie reste encore mystère. À force d'y croire oui tout peu changer. Mais il y restera un souvenir. Un souvenir dans notre coeur, on ne peut l'éviter...pourquioi? On récolte se qu'on seme...mais si on a rien semer? Si on ne fait que suivre le cours de la vie. Sans rien. Comment récolter? Comment se libèrer et comprendre enfin pourquoi on vit?"

"si on ne sait où se trouve la vérité, si on ne sait où est la liberté...comment vivre?çA doit faire partit de la vie et pas le contraire. Il faut que ça soit naturel. On ne peut pas prévoir la pensée et le geste tel un sénario déjà écrit...il faut trouver voilà tout..."

"à force d'être dans la solitude, la compagnie est fade et la confiance se dissipe et laisse une vague de confusion. On ne peut se reprendre. Ce qui est fait est fait. Rien ne changera le passé. Mais dans l'avenir. Tout peu changer..."

Le chat aux couleurs sablonneuse. jetta un oeil dans la tanière d'étoile d'ébène. Elle roupionnait tranquillement sur sa litière de mousse...elle était tellement jolie avec son pelage d'ombre et ses yeux d'émeraude. Il prit donc liberté d'envoyer une patrouille de l'avant midi. Avec l'odeur du lan du vent qui rôdait sur le térritoire, on est jamais trop prudent. Il bailla avec force pour se réveiller et alla chasser...

Tout près de la rivière, son parcours changea, il sentit une odeur près du chemin et se mit à paniquer. La petite nuage de cristal...il ne l'avait pas vu ce matin. La jeune chatonne devenu muette...tous connaissait son histoire. Elle n'avait pas encore de mentor. Elle était si belle et jeune. Mais dans son odeur se mélait aussi celle d'un solitaire. Mais il se calma parce que visiblement, le solitaire était beaucoup plus jeune.

Il courut jusqu'au chemin...bingo. Un petit chat gris et noir regardait la blanche qui lui rendait son regard. Il s'imposa entre les deux

-nuage de cristal...combien de fois est ce qu'il va falloir te le dire. Pourquoi tu es partis seule? Sans avertir personne?" son ton de voix parraissait sever. Mais il s'en faisait plus que d'autre chose "on ne veut pas qu'il t'arrive quelque chose..."

Il la regarda avec un léger sourire puis reprit avec plus d'intention envers le solitaire

-qui est ton ami nuage de cristal?

il se tourna vers la chatonne blanche attendant une réponse aussi muette soit t'elle. Sincérement, il esperait de tout son coeur, que l'autre prendrait la parole pour qu'elle ne puisse y mettre tout un effort pour lui dire..

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